Sélectionner une page

La pieuvre

NOTES DU 15 – 9 DÉCEMBRE 2021

Mon imaginaire s’est laissé happer par ces écrits et recherches sur la pieuvre ou poulpe (cela désigne le même animal). Ces textes passionnants seront sûrement prétextes à quelques créations même s’il en existe déjà beaucoup.

Nous assistons actuellement à une prolifération des poulpes sur nos côtes atlantiques. Gourmandes des homards, crustacés, coquillages qu’elles vont chercher jusque dans les parcs. Cette multiplication est-elle une manifestation du changement climatique et d’une baisse du nombre de leurs prédateurs : le THON. Lui-même victime d’une SUR-PECHE. 

Des énormes affiches de la grande distribution tapissent les murs du métro, promeuvent la vente des poulpes, des affaires à faire, elles sont colorées et statiques.
Et si leurs cellules se remettaient en action et se libéraient des affiches pour envahir les quais.

Hydre-Victor-Hugo

VICTOR HUGO – LES TRAVAILLEURS DE LA MER – LIVRE IV – CHAPITRE 2 – EXTRAITS

La pieuvre n’a pas de masse musculaire, pas de cri menaçant, pas de cuirasse, pas de corne, pas de dard, pas de pince, pas de queue prenante ou contondante, pas d’ailerons tranchants, pas d’ailerons onglés, pas d’épines, pas de décharge électrique, pas de virus, pas de venin, pas de griffes, pas de bec, pas de dents. La pieuvre est de toutes les bêtes la plus formidablement armée.
Qu’est-ce donc que la pieuvre ? C’est la ventouse.

(…)

L’hydre harponne l’homme.
Cette bête s’applique sur sa proie, la recouvre, et la noue de ses longues bandes. En dessous elle est jaunâtre, au-dessus elle est terreuse ; rien ne saurait rendre cette inexplicable nuance poussière ; on dirait une bête poussière ; on dirait une bête faite de cendre qui habite l’eau. Elle est arachnide par la forme et caméléon par la coloration. Irritée, elle revient violette. Chose épouvantable, c’est mou.

Poulpe

VINCIANE DESPRET – EXTRAIT DE L’AUTOBIOGRAPHIE D’UN POULPE ET AUTRES RÉCITS D’ANTICIPATION

Nous savons qu’avec le camouflage, les poulpes arrivent à se confondre avec les éléments de leur milieu, leur peau peut en prendre les couleurs et en imiter les textures. Or, cette compétence a longtemps constitué une énigme : comment les poulpes peuvent-ils se colorer en fonction du milieu alors que leurs yeux ne sont pas équipés pour en discerner les couleurs ? les biologistes du début du XXIe siècle ont proposé une hypothèse passionnante : les poulpes détectent la lumière par leur peau. Des cellules photosensibles que porte celle-ci capturent les ondes lumineuses et transmettent l’information aux différentes cellules chromatophores, des cellules « porteuses de couleurs ». Ces cellules chromatophores contiennent des sacs de pigments de différentes couleurs qui se contractent ou se dilatent sous l’effet de la lumière, ce qui permet au poulpe de sentir, à même la peau, les qualités chromatiques de ce qui l’entoure.